- tapiner
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• 1920; de tapin II♦ Arg. Racoler; faire le tapin. Elles « tapinent en clandé jusqu'à l'âge requis pour la carte » (Sarrazin).⇒TAPINER, verbeA. — Empl. intrans., arg., pop.1. Faire le tapin, racoler. Les mômes elles s'étaient affolées... Elles osaient même plus revenir devant nos décombres!... Elles tapinaient à présent dans les autres Galeries... Et puis alors une pétoche noire qu'on leur ôte leur carte! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 562).2. Travailler. Synon. pop., fam. bosser1, turbiner. Elles viennent de décarrer, les merveilleuses, une tapine dans la mode, rue de la Paix, l'autre dans la couture à quelques pas de là (SIMONIN, Hotu soit qui mal y pense, 1971, p. 206 ds ROB. 1985).B. — Empl. trans., région. Tapoter, tripoter. Le spécialiste questionne, colle son oreille devant, derrière, le tapine partout lui dit qu'il n'a rien de grave (RENARD, Œuvres, Nos frères farouches, Paris, Gallimard, 1971 [1908], p. 443). En partic. Lutiner. Elle sait des histoires que nous ne savons pas et qu'elle ne raconte à personne. Elle sait que tel jour, derrière les fagots, le gendarme a tapiné la femme du corroyeur (RENARD, Œuvres, Nos frères farouches, Paris, Gallimard, 1971 [1908], p. 340).REM. Tapineuse, subst. fém., arg., pop. Prostituée racolant dans la rue. Sous l'auvent d'un hôtel, des tapineuses espéraient le micheton (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 159). Tout au long des Acacias [au Bois de Boulogne], c'était plein de gisquettes avec (...) un méchant pourcentage de tapineuses (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 44).Prononc.:[tapine], (il) tapine [tapin]. Étymol. et Hist. I. 1920 (arg. des filles ds ESN. 1966). II. 1908 « tapoter » (RENARD, op. cit., p. 443); en partic. id. « lutiner une femme » (ID., ibid., p. 340). I dér. de tapin étymol. 2; dés. -er. II mot région. att. au sens de « frapper longtemps et à petits coups » en Normandie et de « tapoter » dans les Vosges, le Morvan et en Provence (v. FEW t. 13, 1, p. 100b) dér. de tapin au sens de « taloche, gifle », sens bien conservé dans les dial.: Wallonie, Flandres (cf. HÉCART: donner l'tapin « rosser »), Bourgogne (JOSSIER: tapin « soufflet »), fr.-prov., prov. et savoy. (FEW, loc. cit.) ainsi qu'en norm.; suff. -iner. Déjà en m. fr., forme tappigner « maltraiter, attaquer en mordant (en parlant d'un chien) » 1411 (Lit. remiss. in Reg. 165 Chartoph. reg. ch. 408 ds DU CANGE, s.v. tapponnare).1. tapiner [tapine] v. intr.❖♦ Argot.1 Faire le tapin, racoler.1 Dans les bars où s'agglutinent les prostituées, j'ai retrouvé quelques mineures de Fresnes, qui tapinent en clandé jusqu'à l'âge requis pour la carte (…)A. Sarrazin, l'Astragale, p. 168.2 Elles viennent de décarrer (partir), les merveilleuses, une tapine dans la mode, rue de la Paix, l'autre dans la couture à quelques pas de là (…)Albert Simonin, Hotu soit qui mal y pense, p. 206.❖DÉR. Tapineuse.HOM. 2. Tapiner.————————2. tapiner [tapine] v. tr.❖♦ Fam. (En parlant d'un homme). Posséder sexuellement.0 Dans la solitude, elle a de quoi occuper sa pensée. Elle sait des histoires que nous ne savons pas et qu'elle ne raconte à personne. Elle sait que tel jour, derrière les fagots, le gendarme a tapiné la femme du corroyeur.J. Renard, Nos frères farouches, Ragotte, Pl., t. II, p. 340.REM. J. Renard emploie ailleurs le mot au sens de « tapoter » (Barnave, Pl., t. II, p. 443).❖HOM. 1. Tapiner.
Encyclopédie Universelle. 2012.